samedi 31 mai 2014

Onze moments mythiques de la Coupe du Monde : Préambule.


Cet article a valeur de préambule d'une série consacrée aux moments récents les plus mythiques de la Coupe du Monde de football. Retrouvez les autres sur cette page.

Franz Beckenbauer disputant, le bras en écharpe, la légendaire demi-finale Allemagne - Italie de 1970 (4-3 pour l'Italie)

Depuis le début, ou presque, la Coupe du Monde regorge d’instants de légende, de moments mythiques, ressassés à l’envi. Ainsi, qui ne connait pas l’histoire du but de l’Anglais Hurst en finale de la coupe du monde 1966, qui n’était vraisemblablement pas valable ? Qui n’a pas entendu parler du doublé de Maradona (main de Dieu et but du siècle) contre l’Angleterre en 1986 ? Du France – Allemagne de 1982 avec l’attentat de Schumacher sur Battiston ? De Baggio ratant son tir au but en 1994 et précipitant ainsi la défaite de l’Italie qu’il avait lui-même hissée en finale ? De l’Allemagne et l’Autriche s'accordant pour faire match nul, éliminant ainsi l’Algérie, en 1982 ? De Pablo Escobar, défenseur colombien qui, après avoir marqué contre son camp, fut assassiné à son retour au pays ? De Pelé, et de sa passe aveugle pour Carlos Alberto en finale de la Coupe du Monde 1970 ?

Tous ces évènements, tragiques, comiques ou magnifiques, sont entrés dans l’Histoire de la plus prestigieuse compétition sportive au monde. Dans quelques jours, au Brésil, débutera une nouvelle édition de la Coupe du Monde de football : la vingtième. Et alors, pendant un mois, de nouveaux chapitres de la légende du Mondial s’écriront. A coup sûr.

Davor Suker prenant son pouls avant de tirer un penalty.

Pour preuve, onze moments récents. Onze, comme le nombre de joueurs dans une équipe de football. Récents, pour faire taire les ronchons, ceux qui marmonnent tout le temps que c'était mieux avant, parce que ceux qui pensent que la légende appartient aux temps passés, aux images en noir et blancs et aux courses saccadés des ailiers le long de la ligne, ils se trompent : la légende est en marche, elle ne cesse jamais de s’écrire. Le curseur a été fixé en 1998. 1998 est l’année où le peuple français s’est aperçu que la football existait – tout ce qui est arrivé avant n’a pas existé, ou presque, dans l’Hexagone. 1998 est également la première année où le Mondial a réuni trente-deux équipes – quatre ans plus tôt, en 1994, il  n’y en avait que vingt-quatre. 1998, encore, est la première coupe du monde diffusée sur Internet, la première scrutée aussi mondialement, la première où rien n’a pu échapper à personne. Enfin, 1998 est surtout la première des coupes du monde que j’ai moi-même pu suivre – en 94, je n’avais que cinq ans, et je m’intéressais alors à peu près autant au football qu’à la trigonométrie.

1998, 2002, 2006 et 2010, ça ne fait que quatre éditions, quatre éditions pour onze moments. Et pourtant, il a fallu en éliminer, des beaux et des tristes, des injustes et des somptueux. La tragique agression du gendarme Nivel par des hooligans allemands (1998), la prière collective des Brésiliens après la victoire (2002), la trahison de Cristiano Ronaldo faisant expulser Wayne Rooney, son coéquipier à Manchester United (2006) ou la cocasse opposition des frères Boateng, Jérôme avec l’Allemagne et Kevin-Prince avec le Ghana (2010) n’y ont pas trouvé place. Mais l'amateur trouvera quand même de la violence, de l’amour, de la triche, des coups du destin, des inspirations lumineuses et des scandales : tout ce qui fait la Coupe du Monde. En attendant, soyons sûrs que dès les prochains jours, les terrains brésiliens nous offriront d’autres de ces instants hors du commun. Ils seront l’œuvre des plus grandes stars, Messi, Ronaldo ou Neymar, ou bien d’anonymes, d’arbitres, de journalistes ou de spectateurs, d’entraîneurs, peut-être, de n’importe qui, en fait. Mais ils seront là, comme à chaque fois, et c’est eux qui placent la Coupe du Monde au-dessus de tout – oui, tout, absolument et très exactement TOUT.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire